Baccalauréat S Polynésie 19 juin 2019
Exercice 1 5 points
Les probabilités demandées seront arrondies à 0,01.
Un commerçant vient de s'équiper d'un distributeur de glaces à l'italienne.
- La durée, en mois, de fonctionnement sans panne de son distributeur de glaces à l'italienne est modélisée par une variable aléatoire $X$ qui suit une loi exponentielle de paramètre $\lambda$ où $\lambda$ est un réel strictement positif (on rappelle que la fonction $f$de densité de la loi exponentielle est donnée sur $[0 ; +\infty[$ par $f(x) = \lambda\text{e}^{- \lambda x}$. Le vendeur de l'appareil assure que la durée moyenne de fonctionnement sans panne de ce type de distributeur, c'est-à-dire l'espérance mathématique de $X$, est de $10$ mois.
- Justifier que $\lambda = 0,1$.
- Calculer la probabilité que le distributeur de glaces à l'italienne n'ait connu aucune panne pendant les six premiers mois.
- Sachant que le distributeur n'a connu aucune panne pendant les six premiers mois, quelle est la probabilité qu'il n'en connaisse aucune jusqu'à la fm de la première annéeb? Justifier.
- Le commerçant remplacera son distributeur de glaces à l'italienne au bout d'un temps $t$, exprimé en mois, qui vérifie que la probabilité de l'évènement $(X > t)$ est égale à $0,05$. Déterminer la valeur de $t$ arrondie à l'entier.
- La notice du distributeur de glaces précise que le distributeur fournit des glaces à l'italienne dont la masse est comprise entre 55 g et 65 g. On considère la variable aléatoire $M$ représentant la masse, en grammes, d'une glace distribuée. On admet que $M$ suit la loi normale d'espérance $60$ et d'écart-type $2,5$.
- Calculer la probabilité que la masse d'une glace à l'italienne choisie au hasard parmi celles distribuées soit comprise entre $55$ g et $65$ g.
- Déterminer la plus grande valeur de $m$, arrondie au gramme près, telle que la probabilité $P(M \geqslant m)$ soit supérieure ou égale à $0,99$.
- Le distributeur de glaces à l'italienne permet de choisir un seul des deux parfums: vanille ou fraise. Pour mieux gérer ses achats de matières premières, le commerçant fait l'hypothèse qu'il y aura en proportion deux acheteurs de glace à la vanille pour un acheteur de glace à la fraise. Le premier jour d'utilisation de son distributeur, il constate que sur $120$ consommateurs, $65$ ont choisi de la glace à la vanille. Pour quelle raison mathématique pourrait-il mettre en doute son hypothèse ? Justifier.
Correction de l'exercice 1 (5 points)
Les probabilités demandées seront arrondies à 0,01.
Un commerçant vient de s'équiper d'un distributeur de glaces à l'italienne.
- La durée, en mois, de fonctionnement sans panne de son distributeur de glaces à l'italienne est modélisée par une variable aléatoire $X$ qui suit une loi exponentielle de paramètre $\lambda$ où $\lambda$ est un réel strictement positif (on rappelle que la fonction $f$de densité de la loi exponentielle est donnée sur $[0 ; +\infty[$ par $f(x) = \lambda\text{e}^{- \lambda x}$. Le vendeur de l'appareil assure que la durée moyenne de fonctionnement sans panne de ce type de distributeur, c'est-à-dire l'espérance mathématique de $X$, est de $10$ mois.
- Justifier que $\lambda = 0,1$. D’après l’énoncé, on a $E(X)=10$.
- Calculer la probabilité que le distributeur de glaces à l'italienne n'ait connu aucune panne pendant les six premiers mois. On veut calculer $P(X\geq 6)=\text{e}^{-0,1\times 6}=\text{e}^{-0,6}\approx 0,55$.
- Sachant que le distributeur n'a connu aucune panne pendant les six premiers mois, quelle est la probabilité qu'il n'en connaisse aucune jusqu'à la fm de la première année ? Justifier. La loi exponentielle est une loi à durée de vie sans vieillissement. Donc :
- Le commerçant remplacera son distributeur de glaces à l'italienne au bout d'un temps $t$, exprimé en mois, qui vérifie que la probabilité de l'évènement $(X > t)$ est égale à $0,05$. Déterminer la valeur de $t$ arrondie à l'entier. On cherche à résoudre l’équation :
Or $E(X)=\dfrac{1}{\lambda}$ donc $\dfrac{1}{\lambda}=10 \iff \lambda =0,1$.
$\quad$
La probabilité que le distributeur de glaces à l’italienne n’ait connu aucune panne pendant les six premiers mois est environ égale à $0,55$.
$\quad$
$\begin{align*} P_{X\geq 6}(X\geq 12)&=P_{X\geq 6}(X\geq 6+6)\\
&=P(X\geq 6)\\
&=\text{e}^{-0,6}\\
&\approx 0,55\end{align*}$.
Sachant que le distributeur n’a connu aucune panne pendant les six premiers mois, la probabilité qu’il n’en connaisse aucune jusqu’à la fin de la première année est environ égale à $0,55$.
$\quad$
$\begin{align*} P(X>t)=0,05 &\iff \text{e}^{-0,1t}=0,05 \\
&\iff -0,1t=\ln 0,05\\
&\iff t=-10\ln 0,05\end{align*}$
Ainsi $t\approx 30$.
$\quad$ - La notice du distributeur de glaces précise que le distributeur fournit des glaces à l'italienne dont la masse est comprise entre 55 g et 65 g. On considère la variable aléatoire $M$ représentant la masse, en grammes, d'une glace distribuée. On admet que $M$ suit la loi normale d'espérance $60$ et d'écart-type $2,5$.
- Calculer la probabilité que la masse d'une glace à l'italienne choisie au hasard parmi celles distribuées soit comprise entre $55$ g et $65$ g. On a $P(55 \leq M\leq 65)=P(\mu-2\sigma\leq M\leq \mu+2\sigma)\approx 0,95$.
- Déterminer la plus grande valeur de $m$, arrondie au gramme près, telle que la probabilité $P(M \geqslant m)$ soit supérieure ou égale à $0,99$. On veut déterminer le réel $m$ tel que $P(M\geq m)\geq 0,99 \iff P(M\leq m)\leq 0,01$.
Remarque : On pouvait également retrouver cette valeur directement avec la calculatrice.
$\quad$
2ND DISTR 2NORMALFRép( \1 , \2,\3,\4)EXE
Avec une calculatrice de type TI$$NormalFR\text{é}p(\1,\2,\3,\4) \approx \5$$
$$P(\1 \leq \6 \leq \2)\approx \5 \text{ à } 10^{-\7} \text{ près.}$$
À l’aide de la touche Inverse loi normale de la calculatrice on trouve $m\approx 54$.
$\quad$2ND DISTR 2Fracnormale( \1 , \2, \3 )EXE
Avec une calculatrice de type TI $FracNormale(\1,\2,\3) \approx \4$$$\Pi_{\2,\3}^{-1}(\1)\approx \4 \text{ à } 10^{-\5} \text{ près.}$$ - Le distributeur de glaces à l'italienne permet de choisir un seul des deux parfums: vanille ou fraise. Pour mieux gérer ses achats de matières premières, le commerçant fait l'hypothèse qu'il y aura en proportion deux acheteurs de glace à la vanille pour un acheteur de glace à la fraise. Le premier jour d'utilisation de son distributeur, il constate que sur $120$ consommateurs, $65$ ont choisi de la glace à la vanille. Pour quelle raison mathématique pourrait-il mettre en doute son hypothèse ? Justifier. On a $n=120$ et la probabilité théorique qu’un consommateur choisisse la glace à la vanille est $p=\dfrac{2}{3}$.
Ainsi $n\geq 30$, $np=80\geq 5$ et $n(1-p)=40\geq 5$.
Un intervalle de fluctuation asymptotique au seuil de $95\%$ de la proportion de consommateurs choisissant la glace à la vanille est :
$\begin{align*} I_{120}&=\left[\dfrac{2}{3}-1,96\sqrt{\dfrac{\dfrac{2}{3}\times \dfrac{1}{3}}{120}};\dfrac{2}{3}+1,96\sqrt{\dfrac{\dfrac{2}{3}\times \dfrac{1}{3}}{120}}\right] \\
&\approx [0,58;0,76]\end{align*}$
La fréquence observée est $f=\dfrac{65}{120}\approx 0,54 \notin I_{120}$.
Au risque d’erreur de $5\%$ cela remet en cause l’hypothèse faite par le commerçant.
$\quad$
Exercice 2 5 points
L'écoulement de l'eau d'un robinet a un débit constant et modéré.
On s'intéresse en particulier à une partie du profil d'écoulement représentée en annexe 1 par la courbe $C$ dans un repère orthonormé.
Partie A
On considère que la courbe $C$ donnée en annexe 1 est la représentation graphique d'une fonction $f$ dérivable sur l'intervalle ]0 ; 1] qui respecte les trois conditions suivantes: \[(H):\: f(1) = 0\qquad f'(1) = 0,25\quad \text{et} \:\: \displaystyle\lim_{\substack{x \to 0\\x > 0}} f(x) = - \infty.\]
- La fonction $f$ peut-elle être une fonction polynôme du second degré ? Pourquoi ?
- Soit $g$ la fonction définie sur l'intervalle ]0 ; 1] par $g(x) = k \ln x$.
- Déterminer le réel $k$ pour que la fonction $g$ respecte les trois conditions $(H)$.
- La courbe représentative de la fonction $g$ coïncide-t-elle avec la courbe $C$ ? Pourquoi ?
- Soit $h$ la fonction définie sur l'intervalle ]0 ; 1] par $h(x) = \dfrac{a}{x^4} + bx$ où $a$ et $b$ sont des réels. Déterminer $a$ et $b$ pour que la fonction $h$ respecte les trois conditions $(H)$.
Partie B
On admet dans cette partie que la courbe $C$ est la représentation graphique d'une fonction $f$continue, strictement croissante, définie et dérivable sur l'intervalle ]0 ; 1] d'expression: \[f(x) = \dfrac{1}{20}\left(x - \dfrac{1}{x^4} \right).\]
- Justifier que l'équation $f(x) = -5$ admet sur l'intervalle ]0 ; 1] une unique solution qui sera notée $\alpha$. Déterminer une valeur approchée de $\alpha$ à $10^{-2}$ près.
- On admet que le volume d'eau en cm$^3$, contenu dans les 5 premiers centimètres de l'écoulement, est donné par la formule : $$V = \displaystyle\int_{\alpha}^1\pi x^2 f'(x)\:\text{d}x.$$
- Soit $u$ la fonction dérivable sur ]0 ; 1] définie par $u(x) = \dfrac{1}{2x^2}$. Déterminer sa fonction dérivée.
- Déterminer la valeur exacte de $V$. En utilisant la valeur approchée de $\alpha$ obtenue à la question 1, donner alors une valeur approchée de $V$.
Annexe 1
Correction de l'exercice 2 (5 points)
L'écoulement de l'eau d'un robinet a un débit constant et modéré.
On s'intéresse en particulier à une partie du profil d'écoulement représentée en annexe 1 par la courbe $C$ dans un repère orthonormé.
Partie A
On considère que la courbe $C$ donnée en annexe 1 est la représentation graphique d'une fonction $f$ dérivable sur l'intervalle ]0 ; 1] qui respecte les trois conditions suivantes: \[(H):\: f(1) = 0\qquad f'(1) = 0,25\quad \text{et} \:\: \displaystyle\lim_{\substack{x \to 0\\x > 0}} f(x) = - \infty.\]
- La fonction $f$ peut-elle être une fonction polynôme du second degré ? Pourquoi ? Si une expression algébrique de $f$ est, sur l’intervalle $]0;1]$, $f(x)=ax^2+bx+c$ alors $\lim\limits_{x \to 0^+}=c$
- Soit $g$ la fonction définie sur l'intervalle ]0 ; 1] par $g(x) = k \ln x$.
- Déterminer le réel $k$ pour que la fonction $g$ respecte les trois conditions $(H)$. La fonction $g$ est dérivable sur l’intervalle $]0;1]$ en tant que produit d’une fonction dérivable sur cet intervalle par un réel.
- La courbe représentative de la fonction $g$ coïncide-t-elle avec la courbe $C$ ? Pourquoi ? On a $f(0,3)\approx -5,5$ et $g(0,3)\approx -0,30$.
Ainsi, pour tout réel $x\in]0;1]$ on a : $g'(x)=\dfrac{k}{x}$.
Par conséquent $g'(1)=k$.
Si la fonction $g$ vérifie les trois conditions (H) on a donc $g'(1)=0,25$ et donc $k=0,25$.
Ainsi $g(x)=0,25\ln x$.
De plus $g(1)=0,25\ln 1=0$
Et, puisque $\lim\limits_{x \to 0^+} \ln x=-\infty$ et que $0,25>0$, on a$\lim\limits_{x \to 0^+}g(x)=-\infty$.
$\quad$
La courbe représentative de la fonction $g$ ne coïncide donc pas avec la courbe $C$.
$\quad$ - Soit $h$ la fonction définie sur l'intervalle ]0 ; 1] par $h(x) = \dfrac{a}{x^4} + bx$ où $a$ et $b$ sont des réels. Déterminer $a$ et $b$ pour que la fonction $h$ respecte les trois conditions $(H)$. On a $h(1)=a+b=0 \iff a=-b$.
D’après l’énoncé on a $\lim\limits_{x\to 0^+}=-\infty$.
La fonction $f$ ne donc pas une fonction polynôme du second degré.
$\quad$
La fonction $h$ est dérivable sur l’intervalle $]0;1]$ en tant que somme de fonctions dérivables sur cet intervalle.
Ainsi, pour tout réel $x\in]0;1]$ on a $h'(x)=-\dfrac{4a}{x^5}+b$.
Or $h'(1)=0,25 \iff -4a+b=0,25$.
On doit donc résoudre le système :
$\begin{align*} \begin{cases}a=-b\\-4a+b=0,25\end{cases} &\iff \begin{cases} a=-b\\4b+b=0,25\end{cases}\\
&\iff \begin{cases} a=-b\\5b=0,25 \end{cases}\\
&\iff \begin{cases} b=0,05\\a=-0,05\end{cases}\end{align*}$
Ainsi $h(x)=0,05x-\dfrac{0,05}{x^4}$.
Vérifions que les trois conditions sont bien vérifiées :
$h(1)=0,05-0,05=0$.
$h'(1)=0,05+\dfrac{4\times 0,05}{1^5}=0,25$.
$\lim\limits_{x\to 0^+} h(x)=\lim\limits_{x\to 0^+}-\dfrac{0,05}{x^4}=-\infty$.
$\quad$
Partie B
On admet dans cette partie que la courbe $C$ est la représentation graphique d'une fonction $f$continue, strictement croissante, définie et dérivable sur l'intervalle ]0 ; 1] d'expression: \[f(x) = \dfrac{1}{20}\left(x - \dfrac{1}{x^4} \right).\]
- Justifier que l'équation $f(x) = -5$ admet sur l'intervalle ]0 ; 1] une unique solution qui sera notée $\alpha$. Déterminer une valeur approchée de $\alpha$ à $10^{-2}$ près. On a $f(x)=\dfrac{1}{20}\left(x-\dfrac{1}{x^4}\right)$ sur l’intervalle $]0;1]$.
- On admet que le volume d'eau en cm$^3$, contenu dans les 5 premiers centimètres de l'écoulement, est donné par la formule : $$V = \displaystyle\int_{\alpha}^1\pi x^2 f'(x)\:\text{d}x.$$
- Soit $u$ la fonction dérivable sur ]0 ; 1] définie par $u(x) = \dfrac{1}{2x^2}$. Déterminer sa fonction dérivée. Sur l’intervalle $]0;1]$ on a $u'(x)=\dfrac{1}{2}\times \dfrac{-2}{x^3}=-\dfrac{1}{x^3}$.
- Déterminer la valeur exacte de $V$. En utilisant la valeur approchée de $\alpha$ obtenue à la question 1, donner alors une valeur approchée de $V$. On a :
$\quad$
$\begin{align*} \displaystyle V&=\int_{\alpha}^1 \pi x^2 f'(x)\text{d} x \\
&=\pi \int_{\alpha}^1 \left(\dfrac{1}{20}\left(1+\dfrac{4}{x^5}\right)\right)\times x^2\text{d} x \\
&=\dfrac{\pi}{20}\int_{\alpha}^1 \left(x^2+\dfrac{4}{x^3}\right)\text{d} x \\
&=\dfrac{\pi}{20}\left[\dfrac{x^3}{3}-4\times \dfrac{1}{2x^2}\right]_{\alpha}^1 \\
&=\dfrac{\pi}{20}\left(\dfrac{1}{3}-2-\left(\dfrac{\alpha^3}{3}-\dfrac{2}{\alpha^2}\right)\right) \\
&=\dfrac{\pi}{20}\left(-\dfrac{5}{3}-\dfrac{\alpha^3}{3}+\dfrac{2}{\alpha^2}\right)\\
&\approx 2,8 \text{ cm}^3\end{align*}$.
$\quad$
Ainsi $f'(x)=\dfrac{1}{20}\left(1+\dfrac{4}{x^5}\right)$.
Par conséquent, $f'(x)>0$ sur l’intervalle $]0;1]$ en tant que somme de fonctions positives sur cet intervalle.
La fonction $f$ est donc continue et strictement croissante sur l’intervalle $]0;1]$.
$\lim\limits_{x \to 0^+} f(x)=-\infty$ et $f(1)=0$.
Or $-5\in]-\infty;0]$.
D’après le théorème de la bijection (ou corollaire du théorème des valeurs intermédiaires) l’équation $f(x)=-5$ possède une unique solution $\alpha$ sur l’intervalle $]0;1]$.
D’après la calculatrice $\alpha\approx 0,32$.
$\quad$
Annexe 1
Exercice 3 5 points
On considère la suite $\left(I_n\right)$ définie par $I_0 = \displaystyle\int_0^{\frac{1}{2}}\dfrac{1}{1 - x}\:\text{d }x$ et pour tout entier naturel $n$ non nul \[I_n = \displaystyle\int_0^{\frac{1}{2}}\dfrac{x^n}{1 - x}\:\text{d }x.\]
- Montrer que $I_0 = \ln (2)$.
-
- Calculer $I_0 - I_1$.
- En déduire $I_1$.
-
- Montrer que, pour tout entier naturel $n,\: I_n - I_{n+1} = \dfrac{\left(\frac{1}{2} \right)^{n+1}}{n+1}$.
- Proposer un algorithme permettant de déterminer, pour un entier naturel $n$ donné, la valeur de $I_n$.
- Soit $n$ un entier naturel non nul. On admet que si $x$ appartient à l'intervalle $\left[0 ; \frac{1}{2}\right]$ alors $0 \leqslant \dfrac{x^n}{1 - x} \leqslant \dfrac{1}{2^{n-1}}$.
- Montrer que pour tout entier naturel $n$ non nul, $0 \leqslant I_n \leqslant \dfrac{1}{2^n}$.
- En déduire la limite de la suite $\left(I_n\right)$ lorsque $n$ tend vers $+\infty$.
- Pour tout entier naturel $n$ non nul, on pose \[S_n = \dfrac{1}{2} + \dfrac{\left(\frac{1}{2} \right)^2}{2} + \dfrac{\left(\frac{1}{2} \right)^3}{3} + \ldots +\dfrac{\left( \frac{1}{2}\right)^n}{n}. \]
- Montrer que pour tout entier naturel $n$ non nul, $S_n = 10 - I_n$.
- Déterminer la limite de $S_n$ lorsque $n$ tend vers $+\infty$.
Correction de l'exercice 3 (5 points)
On considère la suite $\left(I_n\right)$ définie par $I_0 = \displaystyle\int_0^{\frac{1}{2}}\dfrac{1}{1 - x}\:\text{d }x$ et pour tout entier naturel $n$ non nul \[I_n = \displaystyle\int_0^{\frac{1}{2}}\dfrac{x^n}{1 - x}\:\text{d }x.\]
- Montrer que $I_0 = \ln (2)$. On a :
-
- Calculer $I_0 - I_1$. On a :
- En déduire $I_1$. Donc $\ln(2)-I_1=\dfrac{1}{2}\iff I_1=\ln(2)-\dfrac{1}{2}$.
$\begin{align*} I_0-I_1&=\displaystyle\int_0^{1/2}\dfrac{1}{1-x}\text{d} x-\int_0^{1/2}\dfrac{x}{1-x}\text{d} x \\
&=\int_0^{1/2}\dfrac{1-x}{1-x}\text{d} x \\
&=\int_0^{1/2}1\text{d} x \\
&=\big[x\big]_0^{1/2}\\
&=\dfrac{1}{2}\end{align*}$
$\quad$
$\quad$ -
- Montrer que, pour tout entier naturel $n,\: I_n - I_{n+1} = \dfrac{\left(\frac{1}{2} \right)^{n+1}}{n+1}$. Pour tout entier naturel $n$ on a :
- Proposer un algorithme permettant de déterminer, pour un entier naturel $n$ donné, la valeur de $I_n$. On a donc, pour tout entier naturel $n$, $I_{n+1}=I_n-\dfrac{\left(\dfrac{1}{2}\right)^{n+1}}{n+1} $.
$\begin{align*} I_n-I_{n+1}&=\displaystyle \int_0^{1/2}\dfrac{x^n}{1-x}\text{d} x-\int_0^{1/2}\dfrac{x^{n+1}}{1-x}\text{d} x \\
&=\int_0^{1/2}\dfrac{x^n-x^{n+1}}{1-x}\text{d} x \\
&=\int_0^{1/2}\dfrac{x^n(1-x)}{1-x}\text{d} x \\
&=\int_0^{1/2}x^n\text{d} x \\
&=\left[\dfrac{x^{n+1}}{n+1}\right]_0^{1/2}\\
&=\dfrac{\left(\dfrac{1}{2}\right)^{n+1}}{n+1} \end{align*}$
$\quad$
On peut donc utiliser l’algorithme suivant :
$$\begin{array}{|l|} \hline I\leftarrow \ln(2)\\ \text{Si }n>0 \\ \hspace{1cm} \text{Pour } k \text{ allant de 0 à } n-1 \text{faire}\\ \hspace{2cm} I\leftarrow I-\dfrac{\left(\dfrac{1}{2}\right)^{k+1}}{k+1} \\ \hspace{1cm} \text{Fin Pour}\\ \text{Fin Si}\\ \hline \end{array}$$
$\quad$ - Soit $n$ un entier naturel non nul. On admet que si $x$ appartient à l'intervalle $\left[0 ; \frac{1}{2}\right]$ alors $0 \leqslant \dfrac{x^n}{1 - x} \leqslant \dfrac{1}{2^{n-1}}$.
- Montrer que pour tout entier naturel $n$ non nul, $0 \leqslant I_n \leqslant \dfrac{1}{2^n}$. On considère un entier naturel $n$ non nul.
- En déduire la limite de la suite $\left(I_n\right)$ lorsque $n$ tend vers $+\infty$. On a $-1<\dfrac{1}{2}<1$ donc $\lim\limits_{n\to +\infty}\dfrac{1}{2^n}= \lim\limits_{n\to +\infty} \left(\dfrac{1}{2}\right)^n=0$.
Sur l’intervalle $\left[0;\dfrac{1}{2}\right]$ on a $0\leq \dfrac{x^n}{1-x}\leq \dfrac{1}{2^{n-1}}$.
En intégrant cette inégalité sur l’intervalle $\left[0;\dfrac{1}{2}\right]$ on obtient :
$0\leq \displaystyle \int_0^{1/2} \dfrac{x^n}{1-x}\text{d} x \\\int_0^{1/2}\dfrac{1}{2^{n-1}}\text{d} x$
Or $\displaystyle \int_0^{1/2}\dfrac{1}{2^{n-1}}\text{d} x=\dfrac{1}{2^{n-1}}\big[x\big]_0^{1/2}=\dfrac{1}{2^{n-1}}\times \dfrac{1}{2}=\dfrac{1}{2^{n}}$
Donc $0\leq I_n\leq \dfrac{1}{2^{n}}$.
$\quad$
D’après le théorème des gendarmes on a donc $\lim\limits_{n\to +\infty} I_n=0$.
$\quad$ - Pour tout entier naturel $n$ non nul, on pose \[S_n = \dfrac{1}{2} + \dfrac{\left(\frac{1}{2} \right)^2}{2} + \dfrac{\left(\frac{1}{2} \right)^3}{3} + \ldots +\dfrac{\left( \frac{1}{2}\right)^n}{n}. \]
- Montrer que pour tout entier naturel $n$ non nul, $S_n = 10 - I_n$. Montrons par récurrence sur $n$, entier naturel non nul, que $S_n=I_0-I_n$.
- Déterminer la limite de $S_n$ lorsque $n$ tend vers $+\infty$. On sait que $\lim\limits_{n\to +\infty}I_n=0$.
Initialisation : Si $n=1$ alors $I_0-I_1=\dfrac{1}{2}=S_1$.
La propriété est vraie au rang $1$.
$\quad$
Hérédité : Supposons la propriété vraie au rang $n$. On a donc $S_n=I_0-I_n$.
Montrons que la propriété est encore vraie au rang $n+1$, c’est-à-dire que $S_{n+1}=I_0-I_{n+1}$.
$\begin{align*} S_{n+1}&=S_n+\dfrac{\left(\dfrac{1}{2}\right)^{n+1}}{n+1} \\
&=I_0-I_n+\dfrac{\left(\dfrac{1}{2}\right)^{n+1}}{n+1}\\
&=I_0-\left(I_n-\dfrac{\left(\dfrac{1}{2}\right)^{n+1}}{n+1}\right) \\
&=I_0-I_{n+1}\end{align*}$
La propriété est donc vraie au rang $n+1$.
$\quad$
Conclusion : La propriété est vraie au rang $1$ et est héréditaire.
Par conséquent, pour tout entier naturel $n$, on a $S_n=I_0-I_n$.
$\quad$
Donc $\lim\limits_{n\to +\infty}S_n=I_0=\ln(2)$.
$\quad$
$\begin{align*} I_0&=\int_0^{1/2}\dfrac{1}{1-x}\text{d} x \\
&=\left[-\ln(1-x)\right]_0^{1/2} \\
&=-\ln(0,5)+\ln(1)\\
&=\ln(2)\end{align*}$
$\quad$
Exercice 4 5 points
Sur la figure donnée en annexe 2 à rendre avec la copie :
- ABCDEFGH est un parallélépipède rectangle tel que AB $= 12$, AD $= 18$ et AE $= 6$
- EBDG est un tétraèdre.
L'espace est rapporté à un repère orthonormal d'origine A dans lequel les points B, D et E ont pour coordonnées respectives B(12 ; 0 ; 0), D(0 ; 18 ; 0) et E(0 ; 0 ; 6).
- Démontrer que le plan (EBD) a pour équation cartésienne $3x + 2y + 6z - 36 = 0$.
-
- Déterminer une représentation paramétrique de la droite (AG).
- En déduire que la droite (AG) coupe le plan (EBD) en un point K de coordonnées (4 ; 6 ; 2) .
- La droite (AG) est-elle orthogonale au plan (EBD) ? Justifier.
-
- Soit M le milieu du segment [ED]. Démontrer que les points B, K et M sont alignés.
- Construire alors le point K sur la figure donnée en annexe 2 à rendre avec la copie.
- On note P le plan parallèle au plan (ADE) passant par le point K.
- Démontrer que le plan P coupe le plan (EBD) selon une parallèle à la droite (ED).
- Construire alors sur l'annexe 2 à rendre avec la copie l'intersection du plan P et de la face EBD du tétraèdre EBDG.
ANNEXE 2
Correction de l'exercice 4 5 points
Sur la figure donnée en annexe 2 à rendre avec la copie :
- ABCDEFGH est un parallélépipède rectangle tel que AB $= 12$, AD $= 18$ et AE $= 6$
- EBDG est un tétraèdre.
L'espace est rapporté à un repère orthonormal d'origine A dans lequel les points B, D et E ont pour coordonnées respectives B(12 ; 0 ; 0), D(0 ; 18 ; 0) et E(0 ; 0 ; 6).
- Démontrer que le plan (EBD) a pour équation cartésienne $3x + 2y + 6z - 36 = 0$. Montrons que les coordonnées des points $E, B$ et $D$ sont solutions de l’équation fournie.
-
- Déterminer une représentation paramétrique de la droite (AG). On a $\vec{AG}(12;18;6)$.
- En déduire que la droite (AG) coupe le plan (EBD) en un point K de coordonnées (4 ; 6 ; 2) . Prenons $t=\dfrac{1}{3}$. On a alors $\begin{cases} 12t=4\\18t=6\\6t=3\end{cases}$. Le point $K(4;6;3)$ appartient donc à la droite $(AG)$.
Ainsi une représentation paramétrique de la droite $(AG)$ est : $$\begin{cases} x=12t\\y=18t\\z=6t\end{cases} \quad, t\in\matbb R$$
$\quad$
De plus $3\times 4+2\times 6+6\times 2-36=12+12+12-36=0$.
Le point $K$ appartient également au plan $(EBD)$.
Un vecteur normal au plan $(EBD)$ est $\vec{n}(3;2;6)$
$\vec{n}.\vec{AG}=3\times 12+2\times 18+6\times 6=108\neq 0$. La droite $(AG)$ n’est donc pas incluse dans le plan $(EBD)$.
Ainsi la droite $(AG)$ coupe le plan $(EBD)$ en un point $K$ de coordonnées $(4;6;2)$.
$\quad$ - La droite (AG) est-elle orthogonale au plan (EBD) ? Justifier. On a $\vec{AG}(12;18;6)$ et $\vec{n}(3;2;6)$.
-
- Soit M le milieu du segment [ED]. Démontrer que les points B, K et M sont alignés. Le point $M$ est le milieu du segment $[ED]$.
- Construire alors le point K sur la figure donnée en annexe 2 à rendre avec la copie. Le point $K$ est donc le point d’intersection des droites $(AG)$ et $(BM)$.
Ainsi $x_M=\dfrac{0+0}{2}$, $y_M=\dfrac{18+0}{2}=9$ et $z_M=\dfrac{0+6}{2}=3$.
Les coordonnées du points $M$ sont donc $(0;9;3)$.
Par conséquent :
– les coordonnées du vecteur sont $\vec{BM}(-12;9;3)$;
– les coordonnées du vecteur sont $\vec{BK}(-8;6;2)$.
$\dfrac{-12}{-8}=1,5$, $\dfrac{9}{6}=1,5$ et $\dfrac{3}{2}=1,5$.
Cela signifie donc que $\vec{BM}=1,5\vec{BK}$.
Les deux vecteurs sont colinéaires et les points $B$, $M$ et $K$ sont alignés.
$\quad$
$\quad$ - On note P le plan parallèle au plan (ADE) passant par le point K.
- Démontrer que le plan P coupe le plan (EBD) selon une parallèle à la droite (ED). Les plans $(AED)$ et $(EBD)$ se coupent selon la droite $(ED)$.
- Construire alors sur l'annexe 2 à rendre avec la copie l'intersection du plan P et de la face EBD du tétraèdre EBDG.
Le plan $P$ est parallèle au plan $(AED)$ et passe par le point $K$.
Le point $K$ appartient donc aux plans $(EBD)$ et $P$.
Par conséquent l’intersection du plan $P$ et du plan $(EBD)$ est une droite parallèle à la droite $(ED)$ passant par le point $K$.
$\quad$
ANNEXE 2
L’intersection du plan $P$ et de la face $EBD$ est représentée en bleue.
Pour le point $E$ : $3\times 0+2\times 0+6\times 6-36=36-36=0$.
Pour le point $B$ : $3\times 12+2\times 0+6\times 0-36=36-36=0$.
Pour le point $D$ : $3\times 0+2\times 18+6\times 0-36=36-36=0$.
Une équation cartésienne du plan $(EBD)$ est donc $3x+2y+6z-36=0$.
$\quad$
Ils ont la même troisième coordonnée mais les deux autres sont différentes. Ces deux vecteurs ne sont donc pas colinéaires et la droite $(AG)$ n’est pas orthogonale au plan $(EBD)$.
$\quad$
Spécialité 5 points
On considère la matrice $M = \begin{pmatrix}2&3\\1&2\end{pmatrix}$ et les suites d'entiers naturels $\left(u_n\right)$ et $\left(v_n\right)$ définies par: $u_0 = l,\: v_0 = 0$, et pour tout entier naturel $n$, $\begin{pmatrix}u_{n+1}\\v_{n+1}\end{pmatrix} = M\begin{pmatrix}u_{n}\\v_{n}\end{pmatrix}$.
Les deux parties peuvent être traitées de façon indépendante.
Partie A
On a calculé les premiers termes de la suite $\left(v_n\right)$ : $$ \begin{array}{|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|}\hline n &0 &1 &2 &3 &4&5 &6&7&8&9&10&11&12\\ \hline v_n&0 &1 &4 &15 &56 &209&780& 2911 & 10864 & 40545 & 151316 & 564719 & 2107560 \\ \hline \end{array} $$
- Conjecturer les valeurs possibles du chiffre des unités des termes de la suite $\left(v_n\right)$.
- On admet que pour tout entier naturel $n, \:\begin{pmatrix}u_{n+3}\\v_{n+3}\end{pmatrix} = M^3\begin{pmatrix}u_{n}\\v_{n}\end{pmatrix}$.
- Justifier que pour tout entier nature $n,\:\left\{\begin{array}{l c l} u_{n+3}&=&26u_n + 45v_n\\ v_{n+3}&=&15u_n + 26v_n \end{array}\right.$.
- En déduire que pour tout entier naturel $n :\: v_{n+3} \equiv v_n \:[5]$.
- Soit $r$ un entier naturel fixé. Démontrer, à l'aide d'un raisonnement par récurrence, que, pour tout entier naturel $q,\: v_{3q+r} \equiv v_r \:[5]$.
- En déduire que pour tout entier naturel $n$ le terme $v_n$ est congru à 0, à 1 ou à 4 modulo 5.
- Conclure quant à l'ensemble des valeurs prises par le chiffre des unités des termes de la suite $\left(v_n\right)$·
Partie B
L'objectif de cette partie est de démontrer que $\sqrt{3}$ n'est pas un nombre rationnel en utilisant la matrice $M$.
Pour cela, on effectue un raisonnement par l'absurde et on suppose que $\sqrt{3}$ est un nombre rationnel. Dans ce cas, $\sqrt{3}$ peut s'écrire sous la forme d'une fraction irréductible $\dfrac{p}{q}$ où $p$ et $q$ sont des entiers naturels non nuls, avec $q$ le plus petit entier naturel possible.
- Montrer que $q < p < 2q$.
- On admet que la matrice $M$ est inversible. Donner son inverse $M^{-1}$ (aucune justification n'est attendue). Soit le couple $(p' ; q')$ défini par $\begin{pmatrix}p'\\q'\end{pmatrix} = M^{-1}\begin{pmatrix}p\\q\end{pmatrix}$.
-
- Vérifier que $p' = 2p - 3q$ et que $q' = -p + 2q.$
- Justifier que $(p' ; q')$ est un couple d'entiers relatifs.
- On rappelle que $p = q\sqrt{3}$. Montrer que $p' = q'\sqrt{3}$.
- Montrer que $0 < q' < q$.
- En déduire que $\sqrt{3}$ n'est pas un rationnel.
Correction de l'exercice de Spécialité 5 points
On considère la matrice $M = \begin{pmatrix}2&3\\1&2\end{pmatrix}$ et les suites d'entiers naturels $\left(u_n\right)$ et $\left(v_n\right)$ définies par: $u_0 = l,\: v_0 = 0$, et pour tout entier naturel $n$, $\begin{pmatrix}u_{n+1}\\v_{n+1}\end{pmatrix} = M\begin{pmatrix}u_{n}\\v_{n}\end{pmatrix}$.
Les deux parties peuvent être traitées de façon indépendante.
Partie A
On a calculé les premiers termes de la suite $\left(v_n\right)$ : $$ \begin{array}{|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|c|}\hline n &0 &1 &2 &3 &4&5 &6&7&8&9&10&11&12\\ \hline v_n&0 &1 &4 &15 &56 &209&780& 2911 & 10864 & 40545 & 151316 & 564719 & 2107560 \\ \hline \end{array} $$
- Conjecturer les valeurs possibles du chiffre des unités des termes de la suite $\left(v_n\right)$. Il semblerait que les valeurs possibles du chiffre des unités des termes de la suite $\left(v_n\right)$ soit $0$, $1$, $4$, $5$, $6$ et $9$.
- On admet que pour tout entier naturel $n, \:\begin{pmatrix}u_{n+3}\\v_{n+3}\end{pmatrix} = M^3\begin{pmatrix}u_{n}\\v_{n}\end{pmatrix}$.
- Justifier que pour tout entier nature $n,\:\left\{\begin{array}{l c l} u_{n+3}&=&26u_n + 45v_n\\ v_{n+3}&=&15u_n + 26v_n \end{array}\right.$. D’après la calculatrice on a $M^3=\begin{pmatrix}26&45\\15&26\end{pmatrix}$.
- En déduire que pour tout entier naturel $n :\: v_{n+3} \equiv v_n \:[5]$. Pour tout entier naturel $n$ on a donc : $v_{n+3}\equiv 26v_n~[5]$ soit $v_{n+3}\equiv v_n~[5]$.
Pour tout entier naturel $n$ on a donc :
$\begin{pmatrix}u_{n+3}\\v_{n+3}\end{pmatrix}=\begin{pmatrix}26&45\\15&26\end{pmatrix}\times \begin{pmatrix}u_{n}\\v_{n}\end{pmatrix}$
Par conséquent $\begin{cases} u_{n+3}=26u_n+45v_n\\v_{n+3}=15u_n+26v_n\end{cases}$.
$\quad$
$\quad$ - Soit $r$ un entier naturel fixé. Démontrer, à l'aide d'un raisonnement par récurrence, que, pour tout entier naturel $q,\: v_{3q+r} \equiv v_r \:[5]$. Soit $r$ un entier naturel fixé.
- En déduire que pour tout entier naturel $n$ le terme $v_n$ est congru à 0, à 1 ou à 4 modulo 5. Ainsi, pour tout entier naturel $q$ on a :
- Conclure quant à l'ensemble des valeurs prises par le chiffre des unités des termes de la suite $\left(v_n\right)$· Pour tout entier naturel $n$, il existe un entier naturel $k$ tel que $v_n=0+5k$, $v_n=1+5k$ ou $v_n=4+5k$.
$\quad$
Montrons par récurrence sur l’entier naturel $q$ que $v_{3q+r}\equiv v_r~[5]$.
Initialisation : Si $q=0$ alors $v_{3q+r}=v_r\equiv v_r~[5]$.
La propriété est vraie au rang $1$.
$\quad$
Hérédité : On suppose la propriété vraie au rang $q$. Donc $v_{3q+r}\equiv v_r~[5]$.
Montrons qu’elle encore vraie au rang $q+1$, c’est-à-dire que $v_{3(q+1)+r}\equiv v_r~[5]$ soit encore $v_{3q+r+3}\equiv v_r~[5]$.
D’après la question précédente, en prenant $n=3q+r$, on a $v_{3q+r+3}\equiv v_{3q+r}~[5]$.
D’après l’hypothèse de récurrence on a $v_{3q+r}\equiv v_r~[5]$.
Par conséquent $v_{3(q+1)+r}\equiv v_r~[5]$
La propriété est vraie au rang $q+1$.
$\quad$
Conclusion : La propriété est vraie au rang $0$ et est héréditaire.
Par conséquent, pour tout entier naturel $q$ on a $v_{3q+r}\equiv v_r~[5]$.
$\quad$
– $v_{3q}\equiv v_0~[5]$ soit $v_{3q}\equiv 0~[5]$
– $v_{3q+1}\equiv v_1~[5]$ soit $v_{3q+1}\equiv 1~[5]$
– $v_{3q+2}\equiv v_2~[5]$ soit $v_{3q+2}\equiv 4~[5]$
On a ainsi parcouru tous les termes de la suite $\left(v_n\right)$.
Pour tout entier naturel $n$, le terme $v_n$ est donc congru à $0$, $1$ ou $4$ modulo $5$.
$\quad$
– Si $k$ est pair il s’écrit alors sous la forme $k=2p$ et on a donc :
$v_n=0+10p$, $v_n=1+10p$ ou $v_n=4+10p$ ce qui signifie que $v_n$ est congru à $0$, $1$ ou $4$.
– Si $k$ est impair il s’écrit alors sous la forme $k=2p+1$ et on a donc :
$v_n=0+10p+5$, $v_n=1+10p+5$ ou $v_n=4+10p+5$ ce qui signifie que $v_n$ est congru à $5$, $6$ ou $9$.
L’ensemble des valeurs prises par le chiffre des unités des termes de la suite $\left(v_n\right)$ est donc $\left\{0;1;4;5;6;9\right\}$.
$\quad$
Partie B
L'objectif de cette partie est de démontrer que $\sqrt{3}$ n'est pas un nombre rationnel en utilisant la matrice $M$.
Pour cela, on effectue un raisonnement par l'absurde et on suppose que $\sqrt{3}$ est un nombre rationnel. Dans ce cas, $\sqrt{3}$ peut s'écrire sous la forme d'une fraction irréductible $\dfrac{p}{q}$ où $p$ et $q$ sont des entiers naturels non nuls, avec $q$ le plus petit entier naturel possible.
- Montrer que $q < p < 2q$. On a donc $\sqrt{3}=\dfrac{p}{q}$.
- On admet que la matrice $M$ est inversible. Donner son inverse $M^{-1}$ (aucune justification n'est attendue). Soit le couple $(p' ; q')$ défini par $\begin{pmatrix}p'\\q'\end{pmatrix} = M^{-1}\begin{pmatrix}p\\q\end{pmatrix}$. On a $M^{-1}=\begin{pmatrix}2&-3\\-1&2\end{pmatrix}$
-
- Vérifier que $p' = 2p - 3q$ et que $q' = -p + 2q.$ On a :
- Justifier que $(p' ; q')$ est un couple d'entiers relatifs. $p$ et $q$ sont des entiers naturels donc $2p-3q$ et $-p+2q$ sont des entiers.
- On rappelle que $p = q\sqrt{3}$. Montrer que $p' = q'\sqrt{3}$. On a $q’=-p+2q=-q\sqrt{3}+2q=\left(2-\sqrt{3}\right)q$.
- Montrer que $0 < q' < q$. On a montré à la question 3.b. que $q’>0$.
- En déduire que $\sqrt{3}$ n'est pas un rationnel. On a donc montrer qu’on pouvait écrire $\sqrt{3}=\dfrac{p’}{q’}$ où $p$ et $q$ sont des entiers relatifs.
$\begin{align*} \begin{pmatrix} p’\\q’\end{pmatrix}=\begin{pmatrix} 2&-3\\-1&2\end{pmatrix}\times \begin{pmatrix}p\\q\end{pmatrix} &\ssi \begin{pmatrix}p’\\q’\end{pmatrix}=\begin{pmatrix}2p-3q\\-p+2q\end{pmatrix} \\
&\ssi \begin{cases} p’=2p-3q\\q’=-p+2q\end{cases}\end{align*}$
$\quad$
On sait que $q<p<2q$
Donc $2q-3q<2p-3q<4q-3q \ssi -q<p'<q$ : ce qui signifie que $p’\in \Z$.
De même $-2q<-p<-q \ssi 0<-p+2q<q$ : ce qui signifie que $q’\in \N$ et donc $q’\in \Z$.
$(p’,q’)$ est par conséquent un couple d’entier relatifs.
$\quad$
Donc
$\begin{align*}q&=\dfrac{q’}{2-\sqrt{3}}\\
&=\dfrac{q’}{2-\sqrt{3}}\times \dfrac{2+\sqrt{3}}{2+\sqrt{3}}\\
&=\left(2+\sqrt{3}\right)q’\end{align*}$.
De plus :
$\begin{align*} p’&=2p-3q\\
&=2q\sqrt{3}-3q\\
&=\left(2\sqrt{3}-3\right)q\\
&=\left(2\sqrt{3}-3\right)\times \left(2+\sqrt{3}\right)q’\\
&=q’\sqrt{3}\end{align*}$
$\quad$
D’après la question précédente on a $q=\left(2+\sqrt{3}\right)q’$.
Or $2+\sqrt{3}>2>1$ donc $q>q’$.
Par conséquent $0<q'<q$.
$\quad$
De plus $0<q'<q$. Cela signifie donc, puisque $q’$ et $\sqrt{3}$ sont positifs que $p’$ l’est aussi.
Or $q$ le plus petit entier naturel tel que $\sqrt{3}$ s’écrive sous la forme $\dfrac{p}{q}$.
Il y a donc une absurdité et $\sqrt{3}$ n’est pas un rationnel.
$\quad$
Puisque $\sqrt{3}>1$, cela signifie que $p>q$.
$\sqrt{3}=\dfrac{p}{q} \ssi p=q\sqrt{3}$ et donc $p^2=3q^2<4q^2$.
Comme $p$ et $q$ sont des entiers naturels non nuls on a donc $p<2q$.
Ainsi $q<p<2q$.
$\quad$
$\quad$
$\quad$
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